Les premiers tests, prévus pour décembre, ont été suspendus, car les principales radios privées et un rapport de Marc Tessier remis au Premier ministre l’ont remise en cause.
Le lancement de la RNT est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, mais aucune date n’est fixée.
La radio numérique terrestre offre plusieurs avantages: une meilleure couverture sur le territoire (95% du territoire contre 85% actuellement), une légère amélioration du son, la possibilité d’avoir des données associées (titre de l’auteur du morceau, sa photo, information météo, jeux…). Il sera également possible de réécouter une émission.
« La radio numérique terrestre, on y croit mais le coût économique de diffusion est trop élevé », résume Alain Weill, président de NextRadioTV, société qui détient notamment les radios RMC et BFM Radio. Les radios devront débourser entre 126 millions et 188 millions supplémentaires par an, selon le rapport Tessier. Pour Alain Weill, l’utilisation d’une autre norme que celle choisie (T-DMB) permettrait de réduire sensiblement les coûts. Le Syndicat interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes (Sirti), qui représente 133 radios locales, régionales et thématiques indépendantes, propose de réduire les coûts de diffusion en arrêtant les grandes ondes et les ondes moyennes.
Autre argument contre la RNT: les Français refuseraient d’acheter un appareil dédié (entre 30 et 150 euros) si le nombre de stations supplémentaires n’était pas important. Les détracteurs pointent ainsi du doigt le fait que les Franciliens n’auront pas davantage de stations en passant de l’analogique au numérique terrestre (45).
A l’inverse, les grandes villes de province comptent moins de 15 stations et y gagneraient, rétorquent les partisans de la RNT. Elle serait une bonne réponse aux jeunes qui se détournent de la radio analogique, selon Philippe Gault, président du Sirti.
Au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) où on croit en la « nécessité » d’une RNT, des groupes de travail ont été mis en place la semaine dernière pour régler les différends. La première réunion de l’ensemble des groupes de travail doit avoir lieu en février.
Ailleurs, seule la Corée du Sud a réussi un basculement de l’analogique au numérique. En Grande-Bretagne, dix ans après son lancement, la radio numérique terrestre n’a attiré qu’une dizaine de millions d’auditeurs.
source : France 2