Difficile, mais pas impossible. Il faudra simplement mettre fin à la tentative des principaux groupes de radios nationales privées de figer le paysage français dans un Pompéi radiophonique !
C’est avec stupéfaction que l’on découvre, à la lecture des premières pages de cette note, les raisons pour lesquelles les radios nationales privées ont bloqué le lancement de la radio numérique terrestre, en le repoussant sans cesse, après en avoir été pourtant les plus farouches promoteurs. « Leurs responsables, et leurs actionnaires, ne souhaitent pas consacrer la totalité ou plus de la majorité de leur résultat à développer la RNT. » Ainsi, les actionnaires des radios nationales privées ont souhaité préserver leurs bénéfices plutôt que d’envisager sereinement l’avenir de la radio et peu importe que ce soit au détriment des auditeurs et d’une industrie tout entière. A partir de là, il faut s’interroger sur la position du régulateur, du gouvernement et des autres acteurs de l’industrie radiophonique. Peut-on raisonnablement accepter de figer le paysage radiophonique dans l’analogique et ce faisant obérer son avenir pour préserver les intérêts financiers à court terme des radios nationales privées ? La réponse est bien évidemment non.
Les radios nationales privées bénéficient déjà de 60 % des fréquences analogiques, alors que les radios indépendantes n’en disposent que de 15 %. Elles pensaient pouvoir conserver ce privilège, grâce à l’appel aux candidatures pour la diffusion de radios en mode numérique, lancé par le CSA fin 2008 dans 19 villes. Mais le résultat partiel de cet appel à Paris, Marseille et Nice a montré qu’elles n’arriveraient pas à conserver leur avantage. Elles ont alors tenté d’éradiquer les radios indépendantes régionales et thématiques multivilles par le relèvement du plafond anticoncentration. Ces « manœuvres préliminaires » ayant échoué, les grandes radios nationales privées ont alors décidé de bloquer purement et simplement la RNT.
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